(par Philippe Allard)

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Que l'on parle de dianétique ou d'Eglise de Scientologie, la secte est considérée comme particulièrement dangereuse.

La scientologie a été créée par Ron Hubbard, un auteur américain de science-fiction dont les admirateurs vantent les qualités d'humaniste, scientifique, auteur, musicien, yachtman, biographie lénifiante à l'appui.

Le Commodore Hubbard est mort en 1986 après avoir vécu cloîtré ses six dernières années; il a heureusement annoncé dans un document confidentiel aux membres de niveau OT VIII qu'il se réincarnera en leader politique.

Hubbard a eu le trait de génie de propager un système élaboré de formations: les premiers cours sont abordables mais l'adepte se voit entraîner dans une spirale de cours de plus en plus onéreux pour accéder aux niveaux supérieurs d'Operating Thetan (le Thetan étant la personne elle-même, "ce qui est conscient d'être conscient"). Le patient ou "préclair" sera aussi amené à suivre des "auditions" sous "électromètre", histoire de détecter les "engrammes" (images mentales négatives). Non seulement, l'adepte peut être conduit à se ruiner pour l'organisation mais il est amené à user d'un langage propre à la dianétique, une "science moderne de la santé mentale", qui l'éloigne du monde réel (voir dictionnaire).

Scientologie

La scientologie a le triste privilège de cumuler les habituels critères qui permettent d'identifier les groupes sectaires: le caractère exorbitant des exigences financières -les détracteurs écrivent CoS pour "Church of Scientology"-, la déstabilisation mentale, les tentatives d'infiltration des pouvoirs publics, l'importance des démêlés judiciaires, sans parler du culte du leader spirituel. La scientologie ne lâche pas ses proies. Succombez à la tentation de passer leur test gratuit de personnalité et vous aurez du mal à résister à leur invitation pressante à suivre une formation vous permettant de combler vos carences. Laissez-leur votre adresse et plusieurs années après, vous continuerez à recevoir des sollicitations de l'Eglise dont le siège bruxellois a migré vers la rue du Prince Royal, 61 à Ixelles.

Une lectrice nous expliquait le lien que l'Eglise nouait avec ses membres: "Mon mari y va tous les samedis et le dimanche matin. Il n'y a plus que cela pour lui. Il reçoit tout le temps du courrier de l'Eglise et, s'il manque une réunion, on l'appellera à la maison. Vous n'imaginez pas les sommes qu'il a déjà dépensées. Maintenant, il veut y entraîner mon fils...". Et on cite le nombre de cinq mille adeptes en Belgique.

Autre spécialité de l'Eglise: la dissimulation. En France, la CoS ne compte pas moins de 60 filiales. La scientologie qui possède son propre service de sécurité et de renseignement (OSA) se dissimule derrière des centres anti-drogues (Narconon) ou pour la réhabilitation des criminels (Criminon), des écoles de devoirs ou artistiques, des associations aux noms ronflants (Commission des citoyens pour les droits de l'homme) ou s'abrite derrière des sociétés comme, en Belgique, la société anonyme de sélection de personnel U-Man Belgium.

A consulter également: Steve Fishman Le rapport Lee sur la dianéque et la scientologie

Les témoignages des ex-scientologues Jon Atack et Jean-Paul Dubreuil

L'ouvrage de Russel Miller (en anglais) traduit en français chez Plon

Le site (en anglais) de Tilman Hausherr

"Danger scientologie" de Mickael Tussier

L'Eglise de Scientologie contre le Net (The Church Of Scientology vs the Net)

Ce Dossier est paru dans les quotidiens belges francophones

La Meuse, La Lanterne, La Nouvelle Gazette, La Province.