Très beau poème de Yann qu'il a bien voulu me faire, à ma demande, lors du départ de nos amis pour des raisons personnelles
lundi 10 août 1998
POEMES INEDITS
DE
Christian CHABELLARD
Nocturne
La nuit sécoule doucement
Les maisons se sont endormies
lAdour sous la lune dargent
semble être pris de nostalgie
Quatre heures sonnent au vieux clocher
de léglise de Saint-Esprit
dont le tic-tac semble bercer
le sommeil des endormis.
Les jours bleus
Prés joyeux, arbres en fleurs
eaux limpides, oiseaux du ciel
tout respire lardent bonheur.
Le printemps radieux étincelle.
Verts vallons, riantes vallées
sapprêtent à accueillir lété.
Le ruisseau vagabond sétire
en flânant près des roseaux
et la fleur des bois se mire
dans le pur cristal de leau !
La Cote des Basques
Portées par les vents de la mer, voici les vagues superbes qui viennent mourir sur
les lumineux rivages bordés de sable dor.
Merveilleux mystère que ce mouvement sans cesse renouvelé, haletant, plein de
vie, parfois effrayant de puissance... parfois tellement calme que lon dirait
quil va se figer à jamais !
Mystérieux océan, reflet dun ciel toujours changeant,
tu nes jamais le même et tu es un constant ravissement
pour nos yeux éblouis !
Comment ne pas croire au Très Haut qui a su créer ton mouvement sublime
et te sortir du néant, qui a su créer lastre du jour pour faire étinceler
lécume de tes vagues, et lastre de la nuit pour te donner ta parure
scintillante et majestueuse.
Comment ne pas taimer O mer ? Toi le berceau de notre vie ! (1974)
Lhiver
Lhiver est arrivé dans nos douces vallées.
Les arbres des forets dressent vers le ciel
leurs branches toutes nues effeuillées.
Le tapis blanc de neige reflète larc-en-ciel.
De la dernière bourrasque, les oiseaux éperdus
ne savent où trouver la nourriture divine
et viennent becqueter aux abords de nos rues
le peu de grain posé par lhomme qui chemine.
Cest maintenant lhiver, les oiseaux sont partis,
plus de vertes feuilles aux arbres et bosquets,
plus de raisins sur la treille jaunie...
La demeure
Assis sur un coteau entouré de vallées,
de grands bois enchanteurs, de chemins sinueux,
non loin du bel Adour et des montagnes bleues
Urcuit est un village des belles Pyrénées.
Une maison de rêve perdue dans les feuillages
où les oiseaux du ciel adorent sabriter
chantant lhymne à la vie en joyeuses roulades
cest là que tous les miens sont venus sabriter.
Des écureuils roux, des lapins de garenne
viennent boire sur la feuille la rosée du matin
grignoter quelques glands dans les branches dun chêne
ou bien goûter les herbes fleurant le romarin.
Comment ne pas aimer le charme et la douceur
de la dernière demeure que déjà nous aimons,
souhaiter vivre en paix, en des jours de bonheur
les heures de notre vie en pleine communion.
Le chien
Tête de boule chaude quon nourrit, quon élève. Petit animal qui cahote
sur ses pattes, glisse sur les postérieures, écroulé sur son ventre tendre et mou
de bébé trop nourri. Chien enfant que lon aime, que lon instruit du mieux
quil peut. Dont on a la fierté de la patte donnée. Dont on a la tendresse,
la chaleur, le silence qui parle, les yeux qui vous regardent. Chien compagnon,
chien de la promenade qui gambade avec vous, sen va pour revenir avec le plus beau
des présents : un caillou, une branche, son amour qui rythme votre vie et vous force
à la vie. Chien qui donne : un regard, la poussée dune tête, un il doré damour,
une patte. Chien qui accepte un soin, une caresse, une tape, un reproche.
Chien qui est votre enfant, mais qui devient le parent qui vieillit avant vous,
que vous voyez marcher lorsquil aimait courir, se lever pesamment, venir vers vous
avec la lenteur de lâge. Chien qui sabîme, suse avec la vie, chien qui déroule
en douze ans une vie, vieux chien quon aime, et qui séloigne, et qui sen va,
qui est parti et que lon pleure.
En souvenir de Cha-an
" mon chien "
Mon ami à quatre pattes
Mon chien sen est allé à laurore dun jour
vers le lien mystérieux doù lon ne revient pas
Cétait mon compagnon, mon ami de toujours
et comme les humains il connut le trépas.
La maison désormais se retrouve sans lui. Il repose en forêt sous les feuilles jaunies.
Plus jamais son accueil, son regard tendre et doux
ses jappements de joie, son amour un peu fou.
Je garderai toujours le souvenir ému
de cet ami charmant et à jamais perdu.
Et je comprends très bien que lon aime son chien
quand beaucoup dhommes hélas ! ne valent presque rien.
A ma mère
Je viens, à ma façon, te souhaiter bonne fête
en te faisant ces vers que je vais tadresser
car cest bien mieux que les fleurs que lon jette
et de lire et relire on ne peut se passer.
Si taquiner ma muse fait éclore un sourire
sur ton si cher visage, et allume tes yeux
dune douce clarté et, à ton cur soupire,
alors sera comblé le plus cher de mes voeux.
Bonne fête maman, bonne fête chère mère
sur les ailes du vent je tadresse un baiser
tout empli de tendresse damour et de lumière.
Un baiser dont je souhaite quil puisse te griser
.... de maternelle joie ....
Biarritz le 26 mai 1976
A ma mère,
ces modestes alexandrins.
Voici venu le temps, le temps des heureux voeux.
Le moment où lon pense à sa vieille maman
et lon désire pour Elle de nombreux jours heureux.
Et lon souhaite et lon veut que ce soit pour longtemps.
Cela est mon espoir et mon plus grand bonheur
mon voeu à moi son fils, et je puis bien le dire...
cest de longtemps encore la serrer sur mon cur,
plaisanter, lui parler, et puis lentendre rire.
Car son rire et ses yeux, son parfum et sa voix
sont des choses à jamais enfouies au fond de moi.
Ce quest une maman, nest pas un souvenir,
cest un sentiment tendre et qui ne peut périr
cest bien mieux que le mieux que ma maman à moi.
Bonne année 1977.
Voir l'épée de Damoclès et Christus
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